PHILIPPE GACHE « CE RALLYE, C’EST UN VRAI VOYAGE »

Philippe Gache a disputé le Maroc Historic Rally à cinq reprises*, et le reste du temps y a pris part comme team manager.
« C’est un rallye que j’adore, mais lui ne m’aime pas », plaisante-t-il pour résumer son expérience sur l’épreuve. Deux fois, il avait la victoire à portée de main avec cinq minutes d’avance sur ses adversaires et les deux fois il a cassé dans la dernière spéciale -dont une, à 800 mètres de l’arrivée.
En 2014, il termine deuxième après « un gros et beau baston contre Grégoire de Mevius ». Quelles qu’aient pu être ses déconvenues, dit-il, « pour moi cela reste un rallye incroyable, magnifique. » Et si ses obligations professionnelles le lui permettaient, il le courrait à nouveau. Mais sa priorité va à l’équipe qu’il a montée, et qu’il emmènera sur la prochaine édition, du 7 au 12 décembre.
Il alignera trois voitures : une Mazda 323 Groupe A pour Pierre Lafay (une ancienne machine d’usine refaite à neuf dans ses ateliers) ; une Mazda RX7 (appartenant à Pierre Lafay) pour Patrick Borne, grand habitué du Maroc Historic ; et une Ford Escort Mk1 pour Daniel Desbruere, construite en 1971 et confiée alors à Timo Makkinen.


« Ce rallye comporte tous les éléments pour en faire un rendez-vous incontournable. Ce n’est pas un petit truc d’un week-end : il s’étire sur une semaine quasiment. Il est l’un des trois ou quatre encore ‘’en ligne’’, à l’ancienne, avec des parcs d’assistance sur les spéciales. Ce qu’on nous propose là, c’est un voyage, un vrai, ce qui reste pour moi l’âme du rallye. »
Philippe Gache ne tarit pas d’éloges sur la beauté des parcours chaque année renouvelés. « On peut compter sur l’expertise d’Yves Loubet pour nous trouver des routes incroyables. Et quand bien même on aurait droit plusieurs années de suite aux mêmes spéciales, cette course n’en resterait pas moins extraordinaire. » Il s’emballe, s’enthousiasme : « Il faut voir ces pistes, larges, rapides, dégagées, complètement fantasmagoriques. Elles sont à l’échelle de l’Afrique, un truc de dingue pour les pilotes ! En Europe, au mieux on va trouver ce genre de chose sur trois ou quatre kilomètres d’affilée, pas plus. Mais là-bas, c’est toujours et partout. Un pur bonheur ! »


Il souligne aussi la qualité de l’ambiance qui règne sur le Maroc Historic. « Ça vous étonne ? C’est un rallye d’Yves Loubet. Et comme sur tous les rallyes d’Yves, l’atmosphère est conviviale, fraternelle, joyeuse, et sportive. Les concurrents qui viennent là ont tous la même approche, la même mentalité. »
Côté logistique, Philippe Gache envoie, comme sur les autres rallyes, une quinzaine de personnes et cinq véhicules pour faire rouler trois équipages -un gros camion pour le transport du matériel lourd, trois fourgons plus ‘’légers’’ qui couvrent en tiroir les sorties de spéciales, et une voiture d’assistance rapide. A cette différence près que le déplacement vers le Maroc comporte une traversée de 38 heures en bateau. Cela étant, les concurrents ne s’en plaignent pas : pour eux, la ‘’fête’’ commence à bord où l’on célèbre souvent les retrouvailles avec les adversaires -et néanmoins amis- de l’année précédente… Ou du dernier rallye disputé conjointement.
« Cette fois, il se sera écoulé deux mois entre le Tour de Corse et le Maroc. Techniquement ça nous laisse le temps de nous organiser. » Philippe Gache se dit plutôt heureux des dates finalement retenues après les différents reports dus à la crise sanitaire. « Début décembre me paraît un bon créneau. La nuit tombe évidemment un peu plus tôt, mais Yves saura faire tenir les étapes dans la lumière du jour. Et surtout, les températures seront douces et agréables. » Il ne le dit pas, mais on sent bien qu’au fond, il garde une idée en tête : refaire un jour le Maroc Historic au volant d’une voiture de course.

*Philippe Gache a couru le Maroc Historic deux fois avec une Talbot Lotus Groupe 2, et trois fois avec la Mazda RX7


Mercredi 27 Octobre 2021